Cap sur l'Argentine et le Chili pour parler des "espaces communs dans l’habitat collectif” !
Dans le cadre de la mission “Bien habiter la Terre autrement”, Clément a mené un premier travail de terrain en Amérique du Sud sur “les espaces communs dans l’habitat collectif”. Salles de sport, rooftops, piscines, coworkings, buanderies,… ces lieux partagés sont devenus un argument de vente central des nouveaux immeubles. Ils promettent convivialité, services et “nouveau style de vie”. Mais que produisent-ils vraiment dans la vie des habitants ?
Ce travail explore un paradoxe : plus les espaces communs sont mis en avant dans les plaquettes commerciales, plus leur usage réel apparaît limité, inégal et parfois source de tensions.
Focus sur 2 exemples concrets pour comprendre ce qu’ils changent réellement dans le quotidien des habitants : le projet “Quo Zapata” à Buenos Aires (Argentine) et le projet “Espacio Huérfanos” à Santiago (Chili).
Ce que l’on vend vraiment : un style de vie plus qu’un logement
Les espaces communs sont devenus le cœur du marketing immobilier ! Les surfaces privatives se réduisent, les promoteurs “compensent” par des communs en libre accès. Les sites de vente et brochures montrent surtout ces espaces : piscine en rooftop, coworking design, barbecue partagé, salle de sport, terrasses avec vue… Les logements eux-mêmes (plans, matériaux, orientation, luminosité) sont relégués au second plan.
On ne vend plus seulement un appartement, mais un style de vie collectif. Or, ce style de vie est souvent plus fantasmé que réel…

Des espaces parfois “vitrines”, peu adaptés aux usages
Sur le terrain, Clément constate que beaucoup d’espaces communs fonctionnent mal au quotidien :
- Coworkings bruyants, mal insonorisés, sans wifi dédié
- Piscines non chauffées ou difficiles d’accès
- Salles de sport exiguës, peu équipées
- Buanderies sous-dimensionnées par rapport au nombre de logements
- Rooftops parfois fermés pour des raisons de sécurité, ou uniquement accessibles à certains résidents.
Résultat : ces espaces existent “sur le papier”, mais ne structurent pas la vie collective. Ils restent des lieux occasionnels, parfois vides.
Autre dérive observée : certains espaces communs sont en réalité réservés aux logements les plus chers. Ce qui devait être partagé devient alors un privilège, visible par tous, mais accessible à quelques-uns seulement, renforçant ainsi les hiérarchies à l’intérieur même de l’immeuble.
Au-delà de l’accès, la gouvernance est un point sensible : qui décide des règles d’usage et gère les conflits ? Qui prend en charge les coûts d’entretien ? Sans réponses claires, les communs deviennent vite des lieux de friction plus que de convivialité.

Quand les espaces communs tiennent leurs promesses
Le travail de Clément met aussi en lumière des situations où les espaces communs jouent un rôle réellement positif :
- des grands espaces extérieurs sécurisés fonctionnant comme une “rue reconstituée” : les enfants peuvent y jouer librement, ce qui est impossible à l’extérieur.
- des communs simples (salles polyvalentes, ateliers, potagers) très utilisés, car ils répondent à des besoins identifiés et sont gérés collectivement.
- un parking partagé qui devient un lieu d’entraide et d’émancipation pour des femmes migrantes qui y développent des activités économiques et sociales.
Point commun : ces espaces ne sont pas seulement “jolis” ou “tendances”, ils sont appropriés par les habitants, soutiennent des usages concrets et s’inscrivent dans des projets collectifs clairs !
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🔜 À suivre…
Petit aperçu en images du prochain article “Bien Habiter la Terre Autrement” : Clément vous emmène en Patagonie argentine. Restez attentifs !

